Dans le cadre du programme d’entrepreneuriat féminin, Jigeen Ñi Tamit (programme de l’APEFE financé par la Coopération Belge au Développement en partenariat avec le Ministère de la Femme, de la Famille et du Genre au Sénégal), une mission de suivi a été organisée du 5 au 8 mars 2019 dans la région de Thiès.
Lors du processus de sélection des bénéficiaires, 8 groupements de femmes entrepreneures actives dans la transformation des fruits et légumes avaient été retenus à Thiès et Thiénaba.
Ces entreprises ont été sélectionnées dans le cadre de la synergie avec les acteurs non-gouvernementaux belges. Plusieurs formations ont été organisées, portant d’une part sur l’organisation interne et la gestion simplifiée pour un meilleur calcul des coûts et d’autre part sur les bonnes pratiques d’hygiène. Cette mission visait à effectuer une première évaluation de l’application des connaissances acquises, à ajuster et procéder aux régulations si nécessaire sur certains aspects techniques et managériaux.
La première visite a été réalisée au restaurant biologique « Tikaara » (« cuisine » en langue sérère), l’une des entités bénéficiaires du réseau REFABEC (Réseau des Femmes pour l’Agriculture Biologique et le Commerce Equitable). L’équipe technique s’est félicitée de constater que les consignes d’hygiène et de propreté avaient été soigneusement suivies et que le restaurant s’était en quelque sorte régénéré.
Au niveau managérial, Nafissatou, la responsable du comité de gestion du restaurant, a fourni des efforts considérables pour mettre à jour la comptabilité et tenir un livre de comptes. Certains ajustements sont encore nécessaires pour une amélioration du plan de nettoyage-désinfection déjà élaboré, une gestion transparente et un calcul des coûts efficient. Cette première progression est cependant plus qu’encourageante.
La visite suivante a été consacrée à l’unité de transformation de REFABEC où l’équipe a présenté aux groupements le plan de développement ainsi que les prochaines étapes et améliorations à mettre en place. Moussa, l’expert en charge de la composante technique, a supervisé le processus de transformation du gingembre en sirop afin de contrôler les mesures d’hygiène et les techniques utilisées, pendant que Louis Jérome, chargé de la composante managériale, a révisé les carnets de compte avec les trésorières.
Les deux jours suivants se sont focalisés sur le réseau FASS DIOM (« relever le défi » en langue wolof) basé à Thiénaba. Cinq groupements spécialisés dans la filière fruits et légumes, sur les dix-huit que compte le réseau, sont suivis par le programme. Ce processus d’accompagnement bénéficiera à terme aux autres groupements en renforcement des compétences. Les activités étaient similaires : il s’agissait de présenter le plan de développement et d’évaluer l’évolution des pratiques depuis les formations. Ici, la production est particulièrement importante et diversifiée, ce qui rend difficile la mise en place d’outils de gestion. L’équipe du programme a donc pris le temps d’analyser les contraintes et de proposer proposer des alternatives qui pourraient faciliter la tenue quotidienne de la comptabilité. Lors de la formation, la secrétaire générale avait reçu une initiation à l’utilisation d’Excel et a aujourd’hui commencé à saisir les données collectées. A terme, une plateforme numérique Jigeen Ñi Tamit sera utilisée par l’ensemble des bénéficiaires pour y inscrire leurs activités et encoder leurs données de comptabilité, ce qui permettra à l’équipe d’effectuer un suivi détaillé à distance, et aux entrepreneures de partager leurs bonnes pratiques. Les entreprises participant au programme font déjà montre d’une nette évolution par rapport à leur situation initiale et seront sollicitées à continuer sur cette lancée pour accroître leur production et se développer sur le marché national et pourquoi pas ambitionner l’international ?